La course à pied : sport d’humilité

Courir, après marcher, c’est ancré en nous. Pas étonnant que ce sport est en soi le plus pratiqué du monde, hors contexte de compétition ou de recherche de bien-être. On court à l’école, pour jouer, pour traverser la rue, pour se déplacer, voir pour chasser. En soi, il ne demande presque rien en terme de dépense, car on pourrait courir pieds nus, avec de simples tissus sur la peau. Aujourd’hui, c’est vrai que la technologie aidant, elle permet au coureur de rentrer dans une activité régulière, de compétition et de défis.

 

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Une énorme quantité de personnes court sur tout le globe. Et puis il y a nous, de notre côté. Nous et notre contexte quotidien, nos espoirs, nos envies, et chacune de nos foulées. Elles sont par milliers à chaque sortie, par millions et plus en les cumulant toutes au fil du temps. Dites-vous qu’il y a autant de personnes qui font la même chose que vous, qui y consacrent les mêmes efforts, sinon plus. Rien que cela devrait nous rendre humble…

« il y aura toujours meilleur que nous, tôt ou tard. Qu’un jour, notre progression va s’arrêter et notre forme diminuer, et qu’il y aura quelqu’un pour faire mieux et avoir des succès à son tour » 

Mais il est difficile de le réaliser, car quand on s’obstine et que l’on rentre dans une pratique quelque peu « auto-centrée », on ne voit pas toujours ce qu’il se passe autour. La compétition est un bon moyen de remettre les choses en place quelques fois.
En s’entraînant et en augmentant son potentiel de départ, on sent comme une confiance et une puissance grandir en nous. On peut gagner dans nos catégories, ou carrément des courses, et devenir le meilleur coureur ou la meilleure coureuse d’une zone géographique, ou d’un certain format de course. Quelle que soit la valeur et la durée de nos succès, il faut se dire qu’il y aura toujours meilleur que nous, tôt ou tard. Qu’un jour, notre progression va s’arrêter et notre forme diminuer, et qu’il y aura quelqu’un pour faire mieux et avoir des succès à son tour. Comme il y en a déjà eu par le passé. Quel que soit le niveau de vos succès, pour un titre olympique ou pour une place dans le peloton du coin.

« La course à pied se partage, mais c’est un effort solitaire qui pousse à l’humilité, car la forme et la progression sont un travail dont les résultats arrivent sur le long terme, et peuvent être aussitôt balayés par une blessure, une maladie, des problèmes personnels »

Alors bien sûr, les réseaux sociaux permettent de partager notre quotidien, des images, ou d’échanger sur la pratique. Ils facilitent aussi une certaine mise en valeur de ce qu’on fait. Ils renvoient donc une image sous un prisme émotionnel, ils relayent des chiffres. Mais ce n’est pas encore la réalité, ce que l’on vit sur le terrain, le quotidien, la souffrance d’un effort ou l’accumulation d’un grand nombre. La douleur, les efforts mentaux répétés, personne ne peut les ressentir pour nous. Personne ne sait à quel point c’est difficile. La course à pied se partage, mais c’est un effort solitaire qui pousse à l’humilité, car la forme et la progression sont issues d’actions qui porteront leurs fruits sur le long terme, et pourront être aussitôt balayées par une blessure, une maladie, ou des problèmes personnels.

Courir, c’est du plaisir, des sensations, pourquoi pas un art de vivre ou encore un moyen pour parvenir au bien-être. L’humilité qu’induit la course permet aussi de réaliser la chance que l’on a et de mieux profiter de tous ces plaisirs qui nous entourent… car il faut jouir de chaque instant.

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