Test collant Kiprun Run Compress 900 RHEON

Aujourd’hui on vous propose à nouveau un test Kiprun (marque running du groupe Décathlon), avec le >

collant KIPRUN Run Compress 900 Rheon

Comme vous l’avez noté, c’est un collant de compression, où il y a notamment cette technologie « RHEON ». C’est un matériau conçu dans une entreprise londonienne spécialisée dans les matériaux nouvelle génération pour le mouvement, la protection, et la performance.

Les promesses du produit : maintien et réduction de la fatigue musculaire. « RHEON » est un polymère réactif qui s’adapte en temps réel aux mouvements. Grosso modo, il serait en capacité d’absorber l’énergie et de protéger.

Composition principale : polyamide (65%) et élasthanne (35%), avec du polyester pour la poche.

Comme d’habitude, un test avec les faits et une prise de recul.

Découverte du produit, premiers essais

Les produits de compression n’ont pas forcément été validés scientifiquement par la science, mais tant qu’ils améliorent le confort et le ressenti, c’est déjà un grand plus. J’ai eu des cuissards ou des 3/4 de compression, mais pas de collants.

Première remarque : ça taille petit ! Il vous faut sans doute une taille au dessus. Déjà, et je l’ai remarqué avec une autre marque de Décathlon, on ne peut plus se fier au S, M, L que l’on a l’habitude d’avoir. Ici, pour 1m78 et 62 kg, il me faudra du M. Et pourtant, je suis plutôt fin des jambes. Pensez-y !

Au toucher, la matière est plutôt agréable et le tissu semble de qualité, et solide. On voit très bien ces éléments « RHEON » qui semblent thermo-collés. Il y a différents types et tailles de poche tout autour de la taille. Cordon de serrage, zip aux chevilles, le produit semble bien conçu.

1er essayage : à la bonne taille, le collant n’est pas si difficile à enfiler que ça. C’est quand même un produit de compression qui nécessite un peu de manipulation. Si vous n’êtes pas habitués, la coupe est très, très ajustée, de le cheville jusqu’au bassin. Question esthétique, pas de soucis, ça ne fait aucune vilaine forme aux jambes ou à l’entrejambes. Mais vous êtes contenus. Il y a un effet « gainant » sur l’ensemble des muscles fessiers, quadriceps, etc). Au premier abord, le contact avec le produit semble ok.

1er footing : il a fallu attendre qu’il fasse vraiment froid pour le mettre. Et le froid a tardé à arriver ! Bref, en dessous de 8/10°C, pas la peine. Pas mal d’inconfort pendant ces premières foulées : il a fallu que je m’arrête plusieurs fois pour ré-ajuster sur mes jambes et à la taille. En effet, je pense que vous ne trouverez pas votre aisance idéale sur le premier jet. Sur les jambes, ça tient en place, et si ce n’est pas ajusté correctement dessus, ça reste mal ajusté : donc, j’ai tiré le collant pour le remonter. A deux ou trois reprises, le temps de le mettre comme il faut. A allure faible, rien de particulier à dire sur la mobilité. Les gestes sont de faible amplitude. Il va falloir tester les fonctions à exploiter !

Essais poussés

Bon, j’ai eu du mal à trouver le bon ajustement. Je suis mince, mais c’est très serré. Je pense que pour les coureurs bien costauds des cuisses, ce n’est même pas la peine d’enfiler ça, à moins d’être encore plus compressés. Dommage, en trail on est généralement plutôt costauds des cuisses. J’ai du tirer le collant vers l’entrejambe pour libérer le mouvement de la cuisse vers l’avant. Ensuite, il est nécessaire d’utiliser le cordon pour maintenir la taille, qui, elle, à tendance à être lâche.

Pour l’hiver, c’est idéal : on a, avec l’effet compressif, une bonne gestion de la température. A 4 degrés, je n’ai jamais ressenti le froid aux jambes. Il y a un empiècement légèrement plus respirant sous le bassin, que je n’avais pas remarqué au début.

L’effet RHEON ? Alors là, pour le coup, je pense qu’il est hyper efficace ! Sur une sortie montagne à 1100 m+, je n’ai ressenti quasiment aucune courbatures. Je peux assurer que sans prépa trail, faire une sortie de ce type me laisse assurément des traces. Je n’y ai pas pensé en courant, mais le lendemain, aucun soucis pour courir. S’il y a une promesse à ce niveau-là, elle est visiblement tenue. Et personnellement, j’y trouve une utilité. Là, c’est un collant, mais il devrait y avoir un cuissard en préparation.

Au niveau pratique, avec ces emplacements divers : l’idée est bonne, et trouve aussi son utilité pour transporter des éléments. Devant, le filet pour la flasque (250 ml), bonne tenue, flasque remplie. Sur les côtés, des petits filets pour mettre gel ou barre, ok aussi. Derrière, une poche fermée, en matière plus respirante que le collant, légèrement élastique : taille impeccable pour les smartphones. Par contre, le zip est légèrement en diagonale : je n’ai pas trouvé ça pratique. Un zip droit, ou sur le long de la poche aurait été mieux. Par contre, obligation de remonter le collant et de serrer efficacement le cordon à la taille, sinon… ça peut descendre.

J’ai poussé le collant sur une grosse séance de rythme sur le plat : notamment à 18 km/h pendant 1,5 km, forcément, ça coûte de l’énergie. Le tissu a beau être fluide, il est fait pour la compression. Les grandes enjambées, c’est moins son truc. J’ai senti comme un pli derrière les genoux. Je suis étonné, d’habitude, les conceptions pensent à un empiècement plus mobile à cet endroit. Autre chose : la sueur n’est pas très bien évacuée au niveau des éléments de maintien. En retirant le collant après la séance, il y avait encore de la sueur.

Bilan du produit

L’effet compressif avec la technologie RHEON tient ses promesses pour ma part, rien à redire là-dessus. Ça m’a même surpris de ne pas garder de traces de sorties toniques ou à dénivelé. Cuisses, bassin, fessiers ont été économisés. C’est un produit pour l’hiver, pour les sorties en endurance qui ne demandent pas une gestuelle d’amplitude et une sudation excessive (que l’on retrouve sur les sorties avec du rythme). La conception est solide et faite pour durer. C’est indiqué pour le trail, mais en réalité pour n’importe quel coureur, de n’importe quel niveau. Les emplacements devraient être rentabilisés.

C’est un produit pour les coureurs fins, ou du moins, pas les gaillards aux quadriceps développés. En tout cas, je ne pense pas. C’est hyper ajusté, et je pense que la coupe au niveau ceinture et cuisses est à revoir. J’ai régulièrement dû ré-ajuster le tissu sur moi et utiliser le serrage du cordon. De l’inconfort est possible avant de profiter de ce vêtement ou de cet « accessoire de maintien ».