L’Euskal Trail, on en entend parler, mais il est bon d’y assister au moins une fois. L’occasion de suivre quelques amis et de faire des retours pour Trails Endurance Mag s’est présentée : me voici donc à Saint-Étienne de Baïgorry au Pays Basque, qui va recevoir 3200 coureurs et leurs accompagnants… énorme !
Quand vous arrivez la veille (jeudi) ça s’agite pas mal dans la salle pour récupérer son dossard. Il y à quelques changements de binômes à effectuer, des erreurs à corriger ou des oublis… Et malgré tout, c’est plutôt fluide. Il y a pourtant du monde à accueillir. Pantxika Larramendi, qui coordonne une équipe de 420 bénévoles (!), donne de tous les côtés : il faut accueillir les coureurs, prévoir les logements pour les divers partenaires et médias, répondre aux appels, cadencer les allées et venues… Bref, de quoi perdre la boule. Même si chacun tient son rôle, bien sûr, et il le faut car tout le monde est important. Les repas du soir sont gigantesques. Le trinquet est tout juste assez grand !
Allez, on se couche tard / on se lève tôt, et en avant pour une grosse journée…
Vendredi, météo estivale !
Le matin, les coureurs ont froid au départ d’Urepel (ou de Baïgorry pour le 130 km) mais la journée s’annonce magnifique ! Petit tour sur les hauteurs du côté du final de demain, histoire de voir comment ça va se terminer, puis on redescend pour voir arriver de l’autre côté les vaillants coureurs qui font un premier 25 km, 40 km, tandis que le 130 km en aura jusqu’au soir. Les départs, concernant le 25 km, sont faits par vagues. Ça fait du monde sur les sentiers…
A 11h30, ceux qui arrivent ont déjà subi la chaleur. On termine avec des crampes. On se demande comment ce sera possible de grimper ou descendre à nouveau le lendemain. Certains se sont déjà arrêtés sur un incident physique, une entorse. Le trail, préparé ou pas, réserve des surprises… Il est vrai que, tout de même, l’expérience est un atout.
Sur le 25 km, Ducasse et Magnou dominent, Marti et Boyer (F) se régalent. Sur le 40 km, Cazajous et Deslouiller maîtrisent leur affaire, qualité et amitié aidant. Ce sont sans doute les deux critères pour réussir un Euskal, pour que chaque duo, chacun à sa mesure, réussisse cette aventure à deux. L’entente avant tout. Même si il y a toujours un coureur plus fort, un autre qui peste, qui veut lâcher le morceau… Il y a toujours l’autre pour soutenir, cadencer l’allure, raisonner, relancer. Sur le 40 km (F), Longis et Berrieix arrivent avec le sourire. La bataille des duos mixtes fait rage !
En soirée, on attend le 130 km vers 22h30. Sauf que… ils arrivent une heure plus tôt ! Trois coureurs en 30 minutes, et Yannick Gourdon, avec beaucoup d’émotion, qui obtient la victoire en 16h25 (record de l’épreuve) pour moins de 2 minutes… Jocelyne Pauly est impériale. Les autres arriveront dans la nuit, et lendemain toute la journée…
Samedi : la pluie complique les choses
Le matin en se levant, le temps est gris et stable. Les premiers duos arrivent tout juste avant la pluie, qui finalement va durcir les choses. La descente d’hier, magnifique et baignée de soleil, devient un calvaire glissant où l’eau commence à ruisseler. On essaie de s’abriter sous les arbres, mais les traileurs, bien qu’équipés, se trempent jusqu’aux os. Pas mal de coureurs défilent seuls, après l’abandon de leur binôme. Les vaillants de l’ultra paraissent fragiles : le moindre talus à descendre devient un calvaire. Certains semblent marcher en « pilotage automatique ».
– Ducasse – Magnou / Monie – Duranteau (F) / Sanson – Mouchague (mixte) remportent le 2×25 km.
– Cazajous – Delsouiller / Longis – Berrieix (F) / Gomez – Merino (mixte) sur le 2×40 km.
– Laxague – Berroa / Sallaberry – Gaicotchea (F) / Sans – Bernis (mixte) sur le 27 km nocturne.
– Tellechea – Laugier sur le 8 km féminin.
– Nalet – Schneider / Erice – Perez de Arenaza (mixte) sur l’Ultra 130 km duo.
La pluie redouble, les gens se pressent sous les barnums. Les coureurs passent la ligne. Certains terminent une véritable aventure personnelle. D’autre un beau moment de partage. L’émotion est palpable partout. L’apaisement, après la course, fait oublier la crispation de cette 2è journée. On mettra quelques jours à s’en remettre, sans doute. Mais on gardera un souvenir fort de ce nouvel Euskal !
Mathieu, Run in Pyrénées
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