SAUCONY KINVARA 12
Comme vous l’avez remarqué à chaque test, je ne suis pas là pour vous vendre du rêve sur une paire de chaussure : les paillettes dans les yeux et tout ça, très peu pour moi. On va donc rester factuel et analyser le produit précisément pour que vous puissiez vous rendre compte des possibilités et des limites de cette Saucony Kinvara 12, et ensuite voir si elle peut être fait pour vous, et pour quoi.
Je vais pouvoir analyser l’évolution de cette chaussure route, 12è version, ayant eu la 11è. Et pour le coup, après avoir jeté un oeil sur internet aux tests déjà parus, je ne suis pas toujours d’accord avec ce qui est dit. Comme quoi vous voyez, ça vaut peut-être le coup de lire celui-ci.
Présentation du produit, premiers commentaires
La Kinvara 12 est annoncée à 213 gr (en 42) chez l’homme, 184 gr (en 38) chez la femme, avec un drop de 4 mm (28,4 / 24,4 mm).
Vous pouvez noter que le poids est bien contenu, et que la hauteur de semelle reste importante. 28,4 mm, c’est haut, et c’est dans la tendance globale des derniers modèles running sortis. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, quitte à être à contre-courant, car on a du coup beaucoup de matière, et souvent beaucoup de « moelleux », alors qu’on n’en a pas concrètement besoin. Si la matière est de la bonne densité, on peut se rapprocher du sol sans soucis. Je trouve dommage qu’on nous « vende » ça actuellement.

Ce qui va dans le bon sens, c’est que les mousses du chaussant (languette, autour de la malléole, tendon d’Achille) sont réduites. C’est plus fin que le modèle précédent, ça allège, et c’est plus respirant. D’autant qu’en chaussant celle-ci, le pied est parfaitement accueilli, bien tenu, sans rusticité non plus quant au contact avec la chaussure. La languette colle parfaitement à la morphologie du coup de pied, comme l’ensemble du chaussant, ce qui permet une meilleure « union » entre le pied et le produit.
Le mesh est respirant, la ligne profilée, même si la matière dépassant du talon à l’arrière m’interroge toujours sur son utilité. Ça fait un excès de matière qui ne sert pas à grand chose. Les effets du « CX » (l’aérodynamisme) entre 12 et 20 km/h, je suis désolé mais comparé à un cycliste sur son vélo à 45 km/h c’est… »peanuts » !
La semelle extérieure est plus rainurée, en micro picots, avec une forme de flèche. Les pièces anti-abrasion sont réduites, mais l’ensemble fait penser que la semelle peut durer plus.

Premiers essais
Le chaussant vous met dans le confort. La semelle aussi : l’atterrissage se fait en douceur. C’est même souple sous le talon, on sent que le modèle se veut pour tout les gabarits. Devant, le chaussant est près du pied, mais pas étroit au point de gêner comme j’ai pu le lire. Si c’est trop étroit, c’est simple : avec mes problèmes aux métatarses, ça m’enverrait des décharges électriques, ou alors je serai gêné. Si je compare à l’ancienne, la surface d’appui est un peu moins importante sur la largeur. Mais le pied est bien calé dedans, sans pression.
Du coup, tout cela vous met en confiance, et vous pouvez partir dès le début sur des footings plus ou moins longs. Testé sous la chaleur à plus de 30°C, le mesh respire bien, ce qui dégage aussi, un peu, la concentration d’odeur. La chaussure reste bien solidaire du pied, la transition et la foulée est fluide sur des allures de footings. Rien à redire sur le laçage, qui tient très bien.

Test poussés
Il faut pousser les allures pour voir si cette Kinvara a gagné de la vitesse, en plus des grammes retirés. Je n’en ai pas l’impression.
Le drop de 4 mm, globalement, est parfait, car il tolère les « erreurs » ou la fatigue pour les foulées légèrement talon, et il permet de gérer une bonne transition au sol, sans trop la prolonger. Mais forcé de se rendre compte qu’à des vitesses de compétition, la semelle composée de Power Run s’écrase un peu : le point dur n’est pas si proche du contact au sol. Si on s’efforce de retomber sur l’avant pied, on sent qu’on a plus de réponses et moins d’écrasement. Mais en médio-pied ou en talon, le talon de contact au sol se rallonge. Les vitesses élevées (17/18 km/h et plus) coûtent un peu plus d’énergie.
Les séances au tempo, avec du seuil et quelques pointes de vitesse passent bien, mais sur les changements d’allure rapide et le fractionné pur et dur, ça passe moins bien, par manque de « réponse ». Par contre, les sorties longues sont idéales : on ne sent pas la fatigue arriver. Quand vous ne savez pas quoi mettre, vous mettez les Kinvara 12, et en avant !

J’ai senti un peu d’instabilité en médio-pied, au niveau latéral. Surtout sur nos vieilles routes usées ou un peu bombées. Sur les chemins, s’ils sont propres ça passe, s’ils deviennent instables, il vaut mieux éviter. Pas une super adhérence sous la pluie, mais c’est comme d’habitude. Sinon en endurance, tout va bien.
Bilan
Comme vous le voyez, mon analyse diffère un peu de ce qui a été fait jusqu’à maintenant. Je ne trouve pas le chaussant contraignant, il est même très réussi, respirant, solidarise bien la chaussure avec le pied.
Le comportement dynamique, bien que le poids soit plus léger, ne m’a pas paru en progrès par rapport au modèle 11. La semelle, sur les vitesses élevées, où les chocs sont plus importants, s’écrase un peu trop à mon goût, pour avoir un répondant plus bref.
Mais du coup, l’ensemble des qualités nous met en confiance qu’une sortie soit courte ou longue, en endurance ou sur des allures au tempo, où d’habitude c’est son créneau.
Footings, travail au tempo, pourquoi pas sur une séance de côtes. Mais en vitesse pure, elle va décevoir. Du coup, pourquoi pas sur marathon, où le confort est important, au niveau chaussant ou au niveau semelle ? Pourquoi pas pour les coureurs de 70/80 kg pour un 10 km…?
N’hésitez pas à donner vous aussi votre avis objectivement !
Hello …je suis du même avis que toi .. j’ai exactement ce modèle. J’apprécie le confort du chausson ,les trouve assez dynamique sur des séances seuil ,mais je me demandais si je pouvais les emmener sur marathon., Sur du 3h20 pour mes 75 kg. . tu en penses quoi ? Jusqu’à présent aucune gêne en sortie allure marathon jusqu’à 20 km au contraire.
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Bonjour, Merci pour le commentaire.
Je me suis posé la même question : est ce que sur marathon, ça passe. J’ai fait une sortie à 26 km je crois avec, ça se passe bien en terme d’amorti / dynamisme. Mais comme je disais, je leur trouve un petit manque de stabilité. Est ce que ça peut être gênant sur 42 ? possible, si notre foulée se dégrade, ou la pronation s’accentue…
Dans ton cas : 75 kg, allure 4’45… Est ce qu’une Ride pourrait passer ? (drop 8…) La ride va apporter cette stabilité et la résistance sur les kilomètres.
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