Un brin de nostalgie…

Les fins d’année sont propices à quelques remémorations et donc un peu de nostalgie.

En ce moment, je partage sur Facebook quelques photos de l’année qui vient de se passer et j’essaie de remonter plus loin, histoire de rappeler quelques souvenirs aux coureurs déjà présents à l’époque et aux « nouveaux » pour leur monter ce qu’il s’est passé avant leur arrivée dans ce sport.

Quand je me replonge dans mes albums je revois des visages qui me disent quelque chose, mais je ne les croise plus sur les courses. Plus le temps ? Blessés ? La santé, la famille…? Bref. J’ai même des photos de courses qui n’existent plus ! Vous savez (ou vous ne le savez pas) il n’y avait pas de classement chrono par puces… Il y a quelques temps (10 ans ou plus) on faisait encore avec les noms sur les dossards, qu’on mettait sur une pique dans l’ordre d’arrivée…

Quelques fois, le temps passe trop vite, et on n’y peut rien même si on court après lui ! C’est drôle quand on y pense. Il passe trop vite car nos souvenirs sont encore très marqués alors que le calendrier a défilé : on se souvient de la performance, du déroulement de la course, de la place… Et puis en se remémorant on se dit : « Wouaw, mais j’étais en forme là ! Comment je faisais ? C’est si dur maintenant, et pourtant, j’ai l’impression de faire autant d’effort… ». Il y a des périodes de plénitude physique, sans douleurs, sans blessures, où tout est facile et où la performance tombe « comme ça », alors que quelques années après, on apprécie la valeur de chaque effort, de chaque résultat obtenu. Il faut souvent un peu de bornes derrière soi pour le réaliser !

 

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Trophée de l’Oussouet, Astugue (65) en 2009

 

Ce qui manque, quand on a connu la course il y a 10 ou 20 ans, c’est la simplicité. La simplicité dans les tenues : short et débardeur, quel que soit le profil du terrain. Des matières certainement moins agréables, mais ça allait bien. Des montres-chrono pour aller courir, et en avant. Maintenant, c’est le GPS au poignet (on ne part pas tant qu’on n’a pas capté, n’est-ce pas ?), ou le téléphone dans le brassard pour prendre des photos, lancer le chrono, voir l’heure, et l’appli qui va bien pour regarder le résultat statistique de sa séance. On est tous dans ce cas. Pourtant, on peut partir courir sans montre. Il m’arrive de le faire de temps en temps, par oubli. C’est bien de s’oublier, tiens…

On est fan de chiffres, de données, mais on ne sait pas à combien passer ses tours de piste pour le fractionné. Trop de guidage et de contrôle, moins de sensations. Pour autant ces technologies offrent des possibilités nouvelles et tout est automatisé. Plus besoin de tout noter sur un cahier, à l’encre du stylo. C’était un peu long et fastidieux, il faut dire. Mais ça aussi c’est passé, sauf pour ceux qui ont voulu garder cette habitude !

Les réseaux sociaux, avec tout le versant de rapidité et de communication, nous privent des joies de retrouver quelqu’un par surprise une course. On croise toujours le même entourage de coureurs 5 ou 6 fois dans l’année. Mais le reste du temps, on sait ce qu’ils font. Il ne faudrait pas que ça efface les moments où on se raconte nos vies en les exposant trop… La course, c’est aussi courir et parler, c’est un partage.

Des compétitions maintenant il y en a un paquet ! De quoi assouvir sa passion. Le trail a offert une multiplicité des distances et des profils, des terrains, où tout le monde s’y retrouve. C’est génial ! Pourtant courir en nature, en montagne, ça existait déjà. C’est le nombre d’événements de ce type qui est dingue. Le regret, c’est de voir des petites courses avec peu de monde sur la ligne de départ, mais toujours autant de bénévoles qui se démultiplient et qui ne sont pas récompensés. Au niveau sportif, le niveau se dilue avec la masse, ce qui est normal au vu de l’évolution actuelle qui tend vers le loisir, la santé et le bien-être. Mais on peut regretter qu’avec le nombre, les coureurs de qualité ne se croisent que très peu souvent. Il y a quelques temps, les dimanche matins étaient des rendez-vous où on savait que la concurrence allait être rude, qu’on allait avoir 30 personnes devant.

Ce n’est pas grave, l’évolution est ainsi… Mais c’est bien de le savoir. C’est bien de savoir que certaines choses ont existé. Ça met (ou ça remet) les choses en place dans sa tête. Ça montre que l’on n’a pas tout inventé, que la course à pied n’est pas née hier, qu’il y a eu des pionniers, de meilleurs coureurs, et que l’on ne sera pas les derniers non plus à courir. Le temps passe, nous avec, mais la course à pied reste ! Elle évolue et correspond à son temps. Ah, mais que voulez-vous ! On aime bien se rappeler l’odeur des vestiaires, des pommades piquantes sur les cuisses, des bandeaux autour de la tête et des jambons à gagner ! Les autres aussi seront nostalgiques un jour, vous verrez…

 

Mathieu, Run in Pyrénées

 

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