Gaëtan Cals : encore un bout de piste à faire

Gaëtan Cals est un jeune homme de 28 ans, licencié au club du C.A Balma, en périphérie de Toulouse. Vous verrez par la suite que c’est un sacré coureur ! Piste, cross, route, il est talentueux, travailleur, et pour l’avoir côtoyé plusieurs fois, c’est aussi une personne très agréable, abordable et souriante. C’est un vrai plaisir de recueillir ses propos sur Run in Pyrénées !

 

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– Salut Gaëtan et merci de répondre à quelques questions pour Run in Pyrénées et ses lecteurs. Tout d’abord, peux-tu dire si tu as toujours fait de la course à pied ? Quel a été ton parcours sportif jusqu’à aujourd’hui ?

 

Salut Mathieu, c’est avec plaisir que je me prête au jeu des questions-réponses pour « Run in Pyrénées » ! J’ai toujours aimé courir dès mon plus jeune âge. Je voulais faire comme mon père qui était un coureur de niveau national. Mais j’ai touché à plusieurs disciplines en commençant par du judo et de la natation. J’ai fait un peu d’athlétisme puis je suis parti vers le tennis et le football. Mais à 18 ans le « virus » est réapparu et j’ai décidé de véritablement me lancer dans la course à pied. C’était important de toucher à tout. Le fait de m’y être mis sur le tard tard m’a permis de conserver une certaine fraîcheur physique et mentale, et beaucoup de motivation.

 

– Peux-tu nous indiquer quels sont tes records sur 1500 m, 5000 m et 10 km ? Est-ce que l’on peut parler de haut niveau, et où ces performances te situent-elles au niveau français ?

« Je suis un amateur passionné, investi comme des millions de coureurs, je crois que c’est ça qu’il faut retenir »

img_5953_fotorJ’ai un record à 3’52 sur 1500 (2015), 14’12 sur 5000 (2016) et 30’06 sur 10 km (2016). Ce sont des performances récentes mais c’est le 5000 que je prépare avant tout. Je suis un « pistard-crossman » et je m’aventure rarement sur la route. Je pense que la performance la plus parlante est celle sur 5000. En réalisant ce chrono j’ai pu participer aux France Elites à Angers. J’y ai pris la 8ème place. Ce fut un réel aboutissement de pouvoir participer à cette compétition. Toutefois, je ne considère pas cette performance comme du haut-niveau. Ces chronos restent modestes au niveau national. J’ai une vision assez « resserrée » du haut-niveau, qui pour moi concerne les sportifs sur listes (HN, seniors, jeunes, espoirs) et ceux sélectionnés en équipe de France. Je suis un amateur passionné, investi comme des millions de coureurs, je crois que c’est ça qu’il faut retenir.

 

– Dans la vie, quel métier fais-tu ? Comment gères-tu ton entraînement en parallèle de ta vie privée, n’est-ce pas trop compliqué ?

Je travaille dans la communication-marketing dans une PME sur Balma. C’est un super métier ! On travaille sur divers secteurs : la parapharmacie, la cosmétique, la grande distribution et le sport. Côté entraînement, j’ai la chance d’être à temps complet et de pouvoir m’organiser pour l’athlétisme. Mes dirigeants étant également sportifs et coureurs, nous avons le même mode de vie, l’entente est excellente !  Je jongle entre 6 et 11 séances par semaine, en fonction des objectifs et des périodes. La journée type d’entraînement bi-quotidien est la suivante : lever à 6h30 pour footing à jeun, travail jusqu’à midi, pause repas et sieste, travail jusqu’à 18h et séance le soir (footing,seuil ou qualité). C’est un rythme à prendre, mais j’adore m’entraîner. Il faut bien gérer la récupération et les à-côtés mais dans l’ensemble, ce mode de vie me plaît, et cela n’empêche pas d’avoir une vie sociale. Tout est question d’organisation et de volonté.

 

– Tu penses encore pouvoir progresser ? Quels objectifs as-tu, dans les prochains mois, dans les prochaines années…?

 

Je pense et j’espère avoir encore une petite marge. En tout cas, mon coach, Patrick Deprez, y croit. Je suis assez jeune sur le secteur « long », car j’ai longtemps été orienté sur le demi-fond court. Pour illustrer, je prépare sérieusement le 5000 depuis 2 ans, et le cross long (8-12 km) depuis l’an dernier. Cet hiver, l’objectif est avant tout collectif. Avec l’équipe de Balma, nous allons tenter de bien figurer au classement par équipe des France de cross. Un vrai projet s’est monté et l’émulation tire tout le monde vers le haut. C’est génial de côtoyer des amis avec le même état d’esprit, la même envie. On verra le résultat mais on aura tout mis en place pour faire un truc.

Sur le plan individuel, j’ai encore envie de progresser sur 5000. Je pense avoir franchi un palier au niveau du foncier cet hiver. J’aimerais descendre sous les 14′ au 5000, et améliorer mon classement en finale des Elites. Je me laisse 2-3 ans. Il faut être patient, ne pas brûler les étapes. Les places sont chères, et je sais qu’au bout d’un moment, je vais atteindre mes limites… Mais j’ai envie de persévérer. 28 ans, c’est encore un bon âge pour progresser. A la fin de ma carrière, j’aimerais pouvoir me dire que j’ai tout donné, n’avoir aucun regret. Cela reste un loisir, il faut toujours prendre du recul, mais c’est grisant de récolter les fruits de son investissement, quel que soit son niveau d’ailleurs.

Dans les prochains mois, je vais faire un 10 km route en mars puis un semi-marathon, afin de valider le cycle hivernal. Viendra alors le temps de chausser les pointes sur la piste, avec comme première « compétition-test » les championnats de France de 10 000m en Bretagne.

Les objectifs sont importants et me guident sur le long terme. Je ne sais pas encore ce que je ferai dans les années à venir, mais j’attache beaucoup d’importance au plaisir et à la santé. S’ils sont réunis, alors tous les voyants sont au vert !

 

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« Personnellement, je ne suis pour l’instant pas attiré par le trail. Je ne pense pas tester avant un petit moment. J’aime trop les sensations de la piste, la vitesse, les efforts en cross l’hiver, la confrontation, la compétition »


– La vie et l’entraînement d’athlète n’est pas facile. Certains laissent tomber la piste par lassitude, et se dirigent ensuite vers le trail. Tu comprends cette démarche ? C’est quelque chose que tu peux envisager de faire dans le futur…?

 

Ce n’est certes pas facile de se lever tôt, d’aller courir dans le froid, la pluie, le vent, mais personnellement je ne suis pas à plaindre. Je fais ce que j’aime, c’est une passion, pas un métier. J’en retire du positif. Si un jour je suis lassé, peut-être que je passerai à autre chose. Je trouverai un autre défi, un autre défouloir. Je suis un peu « solitaire » dans l’approche de l’entraînement, je m’entraîne seul, rarement en groupe. Mon tempérament colle aux valeurs demi-fond : le travail, la rigueur, la solitude aussi, car en course, on est seul face à soi-même. Sur la piste, le verdict du chrono est sans appel, c’est clair. Je comprends ceux qui partent par lassitude.

Personnellement, je ne suis pour l’instant pas attiré par le trail. Je ne pense pas tester avant un petit moment. J’aime trop les sensations de la piste, la vitesse, les efforts en cross l’hiver, la confrontation, la compétition. Pour moi le trail, c’est tout autre chose, c’est une autre vision de la course, une discipline à part, avec ses propres codes. Le rapport à la nature, le côté aventure, sont des éléments qui me parlent et me plaisent vraiment. Je respecte complètement cette discipline, mais je considère que c’est aux antipodes de ma pratique actuelle, de mes envies. Tant que je progresse, la question ne se pose pas. On verra dans quelques années !

 

– Tu as aussi endossé le costume d’organisateur en t’occupant des 10 km de Balma. C’est une grosse organisation ! Un petit mot sur cette expérience que l’on imagine prenante ? 

 

Effectivement, j’essaye d’aider à l’organisation des événements du club de Balma, et notamment du 10 km. C’est une belle expérience et c’est à chaque fois un plaisir de voir les 100 à 150 bénévoles du club s’engager pour la réussite de la course. On essaye de faire du mieux qu’on peut, en essayant de proposer des nouveautés, de constituer un gros plateau, de monter un village sympa et convivial. Le parcours est propice à la performance, c’est une vraie course à records, sauf si le vent s’en mêle. Tu y étais l’année dernière, tu as vu que nous étions vraiment tributaires des conditions météo… Mais qu’importe, l’édition 2017 s’annonce intéressante, avec la promesse de beaux moments de sport !

 

– Pour faire le lien avec la course et les Pyrénées : es-tu déjà venu faire une des courses qui se trouvent proche de la chaîne ? Y a-t-il des coins où tu aimes aller ?

 

J’ai déjà fait quelques compétitions sur la piste de Tarbes, mais la plupart du temps, quand je viens dans les montagnes pyrénéennes, c’est pour du ski ou de la randonnée ! J’ai la chance d’être sur Toulouse et d’être très proche. En 1h de voiture, on peut profiter des panoramas et des paysages. Je connais bien Ax-les-Thermes et Luchon, et j’aimerais bien faire un stage à Font-Romeu l’année prochaine, pour profiter de l’altitude, des sentiers et parcours…et de la piste bien-sûr !

 

– Un dernier mot que tu voudrais adresser aux lecteurs de Run in Pyrénées ?

 

dsc01589-copieUn grand merci à tous les lecteurs et passionnés de running d’être allé au bout de cet interview !


Continuez à prendre du plaisir à travers la course, que cela soit à l’entraînement, en compétition ou en loisir, seuls ou entre amis !


Longue vie à « Run in Pyrénées ». C’est un projet sympa et qui met en lumière notre sport. @ bientôt !

 

Encore merci Gaëtan, et une excellente saison à toi !

Mathieu – Run in Pyrénées

4 commentaires sur « Gaëtan Cals : encore un bout de piste à faire »

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