C’était il y a 8 ans en arrière, le 7 août 2011 à Tardets (64), au coeur de la Soule. 8 ans déjà, que le temps passe vite ! Je vous propose de revenir sur ce qu’il s’est passé ce jour-là, lors d’un championnat de France mémorable avec la pluie qui a rendu le terrain particulièrement difficile, et le souvenir encore vif des années après !
A Tardets, la Madeleine se court encore en compétition pendant le Tour de la Soule. Elle a été il y a quelques années manche de Coupe de France de course en Montagne. En tout cas, la chapelle de la Madeleine, à 795 m d’altitude, se mérite, car la pente pour y grimper est raide, et la descente jusqu’à Tardets peut faire trembler les jambes des coureurs qui s’y engagent avec force.
Le parcours faisait environ 13 km et 900 m+ pour les hommes, deux montées et deux descentes principales. Ce jour-là, la pluie tombe et trempe tout le monde. Peu importe, on part léger, short d’athlétisme et maillot de club. Les chaussures de trail n’auront pas été d’une grande aide, car les sentiers sont boueux et glissants. C’est à celui qui tient le mieux sur ses jambes ! Mais tout le monde aura au moins deux ou trois glissades à son compteur. Il n’empêche, l’événement préparé par Jean-Marc Peillen, Vincent Etchebest et l’équipe du Xiberotarrak fut un grand moment.
Didier Zago roi sur ses terres
Vous l’avez compris, les conditions étaient bien particulières. Place donc aux coureurs les plus fous, notamment en descente ! Je me souviens d’un Benjamin Bellamy qui revenait avec 6 ou 7 chutes à force d’attaquer (et les traces qui vont avec…) il sera 24è, mais connaîtra l’équipe de France de course en montagne plus tard. Saïd Jandari tente de faire l’écart dans les premières montées. Il est rapide, mais moins à l’aise dans le technique. En tout cas, ça se regroupe devant, avec Rancon, Segris, Jaillardon, Zago…
C’est Didier Zago qui accélère, et s’échappe avant la fin du premier sommet. Il ne sera plus rejoint, même si Julien Rancon ne termine qu’à 1’07 et que Saïd Jandari maintient sa médaille de bronze (sa 3è). Zago, premier titre avec le maillot du club local du Xiberotarrak. Par la suite, il passera au vert des Esclops d’Azun : en 2018 chez lui à Arrens-Marsous, il sera 4è, et il faudra attendre 2019, 8 ans après, pour qu’il retrouve son titre ! Et quelle longévité dans la performance…
> TOP 10 HOMMES : Didier Zago, Julien Rancon, Saïd Jandari, Renaud Jaillardon, Guillaume Fontaine, Gilles Ségris, Maxime Durand, Pierre-Laurent Viguier, Benjamin Lemay, Paul-Henri Valour.
Plus loin, on retrouve par exemple les Esclops Yann Mondot (12è), et le premier espoir se nomme Fabien Nabias (21è). Michael Gras est second, il a ensuite brillé sur la route et continue de le faire, avec un record de 29’03 sur 10 km ou 2h16 sur marathon. Le 3è espoir est Guillaume Beauxis. Fabien et Guillaume seront enrôlés par la suite dans le Team Salomon espoir, avec un certain Thibaut Baronian. Philippe Lanne, président des Esclops, est champion de France master, et avec Yann, Fabien et Guillaume, ils sont vice-champions de France par équipe.

Marie-Laure Dumergues, championne d’Europe et de France
Chez les féminines, le titre revenait à Marie-Laure Dumergues, qui était devenue championne d’Europe de course en montagne l’été d’avant, en 2010. Elle a connu d’autres sélections depuis, a eu un enfant, et revient en forme en compétition récemment avec plusieurs victoires sur des courses locales, dont une victoire au Patou Trail sur le 11 km et une 4è au général. Elle a 37 ans.
En argent, Adélaïde Panthéon, qui n’avait que 20 ans à l’époque. En 3è, Aline Camboulives, qui est une des meilleures françaises sur marathon et semi-marathon, avec un record en 2h36’44 en 2013 sur 42km195 et 1h14’53 sur 21,1 km en 2014. Toujours en forme, elle a remporté le dernier marathon de montagne de Zermatt (Suisse).
> Top 10 FEMMES : Marie-Laure Dumergues, Adélaïde Panthéon, Aline Camboulives, Claire Bourbonnaud, Sophie Mazenc, Julia Combes, Sandra Annen-Lamard, Cindy Bregnias, Jennifer Lozano, Sophie Gagnon.
Sophie Mazenc truste toujours les places au général et les médailles nationales sur route, piste, montagne ou encore KV en catégorie master notamment. 36’21 sur 10 km cette année à 42 ans. Julica Combe était 8è cette année à St Gervais, Sandra Annen-Lamard 16è et championne de France master. Sophie Gagnon a elle connu l’équipe de France en trail en 2016. Cette année, elle revient bien : 3è de la montée du Nid d’Aigle, 2è au trail de Faverge et à l’ascension du Col de Vence. Vous pouvez lire son portrait ici, écrit par Marie Paturel que je salue, et qui était classée 22è des France à Tardets.
TOUS LES RÉSULTATS ICI
(voir aussi quelques talents en junior, qui ont continué ou arrêté, du moins le haut niveau)
Anecdote
Présent sur ces championnats, je confirme la difficulté liée à la boue dans les descentes. Tout le monde revenait avec deux ou trois chutes, ou du moins glissades. Même en tentant de passer sur les côtés, dans les fougères, ça ne tenait pas. Pour autant, on profitait de l’événement ! Enfin, peut-être pas tous…
En haut de la Madeleine, je me vois me faire doubler par un grand monsieur (par la taille mais surtout par le talent) : Éric Dubus, ex recordman de France du 1500 m en 3’32″37, 1/2 finaliste des Jeux Olympiques, des médailles internationales, entre autre… Vraiment honoré de courir avec lui. Il n’était pas sur son terrain. On s’encourage. Dans la descente, je le rattrape, il est au ralenti, ça glisse partout… A la fin, on se retrouve en bas au gave pour se nettoyer. Rien de meilleur ! Je lui demande : « C’était la première fois sur ce format montagne ? ». Il me répond en souriant : « Oui, et surtout la dernière ! ». Visiblement, sa préférence va pour l’athlé et le cross.
Depuis, les championnats de France sont revenus à Arrens-Marsous l’année dernière, où j’ai eu le plaisir d’être au micro avec le speaker FFA. Un grand moment, dont les coureurs reparlent… Ce sera peut-être de retour bientôt dans les Pyrénées…
- Photo : République des Pyrénées
Un commentaire sur « Rétro : il y a 8 ans, les championnats de France de course en montagne à Tardets (64) »