Quand vous arrivez en vallée d’Aspe au petit matin, il se dégage une atmosphère particulière… L’humidité se dégage des champs, tandis que le soleil commence à caresser les cimes environnantes. Il fait frais, sans plus, la nature se réveille en douceur alors que les coureurs ont un peu forcé leur nature au réveil.
Il le faut, départ à 6h30 pour le 53 km. Mais bizarrement, on sent une envie de courir et d’aller voir si c’est beau plus haut. Bien sûr que c’est beau ! De tous les côtés, des sommets, des perspectives dans les vallées, ce coeur dessiné sur la montagne… Bref, si on veut oublier la douleur, il n’y a qu’à perdre son regard.
Et c’est utile : la douleur, il y en a ! Ça grimpe, on emprunte les sentiers de montagne que les vaches ont bien martelé qui plus est. Les descentes ne permettent pas le repos : il faut se concentrer, jusqu’au dernier moment.
Mais le soleil, une fois de plus, était de sortie, et ça simplifie tout ! Surtout quand il ne tape pas trop fort, et c’était le cas ce matin. Bien sûr, le mercure grimpe un peu par la suite, mais ceux qui ont couru il y a deux ans vous diront qu’il faisait bien bon à côté de l’autre fois !
Ducasse encore plus rapide, Irigoyen de Mendizabal pas loin du chrono de Pauly
Guillaume Ducasse n’a pas fait de détail. Il grimpe bien le Layens, et vite. Au ravitaillement à la salle de Bedous, ça ne traîne pas non plus. Je lui emboîte la foulée. L’objectif annoncé, s’il est possible, c’est d’aller titiller le chrono de Maxime Cazajous. Avec ça en tête, ça fait avancer. 5h44, c’est vraiment pas simple. Guillaume était en 5h56 l’an dernier. C’est déjà très solide. Ça ne traîne pas, il cadence ses foulées, sort les bâtons, attaque dès le pied de la 2è montée. Quand les portions sont raides, je dois fractionner pour le rattraper. Sinon, pas de photos à vous montrer ! Quand je le laisse (épuisé à tenter de le suivre après 500/600 m de dénivelé), personne plusieurs lacets en dessous. Il est plutôt clairvoyant, mais l’effort est très soutenu. Il va falloir tenir…
Maud Combarieu passe en souriant. C’est sa nature ! Mais rien n’est facile. Tout va bien pour le moment. Elle pointe en tête au Layens, à Bedous, et au sommet suivant. Mais sur le dernier pointage, elle s’est fait doublée par une espagnole : Maria Irigoyen de Mendizabal. Un petit coup d’oeil sur les infos : 5è des derniers championnats d’Espagne de course en montagne en septembre dernier (78 km / 6800 m+ à Panticosa). Maud raconte qu’elle est passé assez vite. Moins de bonnes sensations aujourd’hui pour elle, mais elle s’est régalée.
Finalement, l’espagnole l’emporte en 6h52 ! L’an dernier, Jocelyne Pauly était en 6h50, pour dire… Maud termine en 7h02, et en 7h18 on retrouve une autre espagnole avec Izaskun Zubizarreta Guerendiain.

Derrière Guillaume, Houze Kelig (4è du Pyrénées Tour Trail au GRP), puis Sergio Martin Hernandez, un autre voisin, 2è du marathon de la Transvulcania. 2 ou 3 lacets d’écart sur Ourdinse. Mais force est de constater que se fut à couteaux tirés par la suite, car il y a seulement 9s à l’arrivée ! (6h01). Notre vainqueur du jour réussit, lui, à améliorer son chrono victorieux de 2018, et remporte donc à nouveau la course en 5h53 ! Il a compté jusqu’à 16 min d’avance, mais la fin fut difficile après avoir longtemps bagarré seul contre le chrono. Une performance de choix encore pour le coureur du Team Uglow !
St Martin dynamite le 29 km, Emeline Oudet monte en puissance
Une course bien dense cette année chez les garçons ! Après quelques kilomètres d’ascension, Vincent Loustau mène avec Pantxo St Martin. Il passe sous l’heure au passage du KV ! Mais il faut continuer à soutenir le rythme comme le fait Pantxo, et il n’y parvient pas. Derrière, un groupe de trois : Kévin Lago, vainqueur l’an passé, Romain Bidau et Pierre Pagnoux. Tout va être modifié par la suite, car c’est Florian Becker, 3è du 53 km en 2017, qui fera un gros retour !
Pantxo survole l’épreuve et termine en 2h50, pas loin du meilleur temps d’un certain Yann Mondot. Derrière, c’est donc Florian Becker qui chipe la seconde place à ses « copains », en 2h57. Kévin Lago 7 min plus rapide que l’an dernier (!), Bidau à 7s, Arthur Meignen top 5.
Chez les féminines, Sylvie Berrieix monte bien, régulièrement, et passe en tête au KV. Pas si loin, Emeline Oudet ne panique pas. En général, il lui faut quelques kilomètres pour se sentir bien, surtout pour sa 2è course de l’année. Par la suite, elle passera Sylvie. N’oublions pas qu’elle est master 2. Chapeau !
Emeline va bien gérer son effort, et réalise un chrono de 3h34 ! 13′ de mieux que la vainqueur l’an passé, un chrono qui lui aurait permis d’être 4è en 2017 ! (édition très « chaude »). Sylvie en 3h41 améliore son 4h07 de l’an passé. A la 3è place 7 minutes plus loin, Marine Vigier de Périgueux Running (comme sur le 13 km en 2018). Fabienne Gary régulière termine 4è, Sandy Mournet 5è.
Clément Torres et Marie-Laure Dumergues au palmarès du 13 km
En 2018, on est resté ébouriffé par les 59’47 record de Didier Zago, l’international français de course en montagne. Sur 13 km et 830 m+, imaginez un peu… Les 1h04 et 1h05 de Apiou et Robert, deux autres spécialistes du genre, étaient aussi très solides.
Cette année, bagarre pour le podium ! Les trois en 36s ! 200 m si on court à 20 km/h… Clément Torres, avec des places régulières dans le top 5 / 10 sur des grandes épreuves (Citadelles, Montcalm, Templiers…), déboule en premier et en 1h06’08 ! Yahya Hajji quelques secondes plus loin, avouera qu’il avait des jambes qui n’ont pas tournées comme il l’aurait voulu… ça arrive. Et pourtant 2è ! Mathias Serrut monte sur le podium.
Quel plaisir de revoir Marie-Laure Dumergues en jambes ! La championne d’Europe de course en montagne 2010 remporte la course féminine en 1h19’22. C’est seulement 33s de plus que Laura Vignot l’an dernier, qui démontrait un beau niveau. « C’est pas encore ça ! » dit-elle à l’arrivée, mais avec un grand sourire, comme toujours. Très beau chrono de 1h23’36 de Cécile Souperbat, 2è, et Caroline Ladagnous 1h29’36, 3è. Cette dernière, soeur du cycliste pro Matthieu Ladagnous, et ex-internationale de rugby !
Clap de fin sur une belle journée
Ce samedi 8 juin se termine avec la barre des 900 participants atteints : 13 km – 29 km – 53 km – randonnée et enfants. Quelle réussite ! On soulignera le mérite des coureurs qui ont porté les joëlettes sur les sentiers, et rendu des personnes heureuses… On pense aux bénévoles qui ont assuré leur travail à merveille une nouvelle fois ! Et puis on pense à tous les coureurs qui ont bravement terminé, à ceux qui abandonnent à cause de pépins physiques, ceux qui courent pour se faire plaisir et oublier les soucis. Courir, c’est la vie, et c’est beau de le faire ici !
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