Le succès du trail n’est plus à démontrer depuis une dizaine d’année, et encore plus depuis 5 ans. Les compétitions ont du succès, la communication y a son importance, les gros événements marchent, le tourisme et l’économie locale y trouvent leur compte, et les coureurs aussi !
S’aligner sur un trail de montagne, sur un ultra, ou simplement se faire plaisir en nature, ce n’est pas anodin. Là où un entraînement 10 km et semi prend entre 45 min et 1h30 dans l’ensemble, faire une sortie d’entraînement trail peut prendre plusieurs heures. Le TEMPS est bien sûr central dans notre démarche d’entraînement.
Et comme les distances longues et le dénivelé plus ou moins important y sont bien souvent associés, pas question de négliger la préparation de manière générale et le volume d’entraînement. On ne s’aligne pas sur un ultra dès sa première année, et deux entraînements par semaine sont largement insuffisants pour s’aligner sur un objectif 80 km.
S’éclater sur les trails a un prix : l’entraînement. C’est la réalité. Les rêves se préparent avec elle. Le corps : c’est notre moyen de transport. La santé : notre bien le plus précieux.
Si la plupart du temps on peut s’entraîner en plaine, courir dans les coteaux, se préparer et s’entretenir physiquement en salle de sport ou à la maison, il faut nécessairement et régulièrement partir en montagne, faire du rythme en montée, se tester en descente, tester son matériel, tester ses propres limites. Les sorties vélo, pour alterner…
La donnée de déplacement est importante. Les kilomètres en voiture en direction des vallées et cols sont à englober dans le temps total à consacrer à sa passion. Quelques fois, elle est égale au temps d’effort. Exemple : 2h + 2h = quasiment votre matinée. Ce n’est pas rien. Les heures passées avec le guidon en main, autre activité nécessaire pour le travail global d’endurance et économiser ses articulations, sont elles aussi chronophages…
Vous aurez compris avec les exemples et le ton de l’ensemble : le trail et le temps passé en montagne est fabuleux, cela apporte tellement à son bonheur et à son bien-être. Au delà de l’effort, l’émerveillement, l’inattendu, l’introspection, la respiration…
Mais il s’agit aussi de mettre le doigt sur l’autre versant. Comme on le disait plus haut : la réalité. Ce temps à insérer dans notre quotidien. Comment il l’impacte aussi. Quelle plage horaire lui consacrer. Le réveil très tôt, le soir tard, une bonne partie de la journée. Il y a le travail, il y a aussi la famille. Tout le monde fait la même chose ? Le budget alloué, c’est ok pour tout le monde ? Parfait ! Vous vous comprenez. Reste à se répartir ces moments de plaisir. Ou de souffrance, selon le but de l’exercice. Imaginons par contre que votre famille ou certains de vos amis ne rentrent pas dans votre « délire » sportif. Tout semble aller bien, vous en êtes certain ? Vous en discutez ? Les gens sont-ils heureux autour de vous ?
Vous aurez remarqué ou calculé plus haut tout ce qu’impose toute la pratique dans votre quotidien. Sans parler des week-ends sur les événements et des vacances qui sont aussi orientées vers ce que vous aimez faire. Toute l’énergie que vous y consacrez. C’est aussi, forcément, un mode de vie.
Une passion n’est envahissante que si elle a des effets négatifs sur soi ou autour de soi. La passion, il faut savoir la dominer. Mais exclut-elle la raison ? Vous avez 4h…