Si vous êtes ici, c’est que pour vous, courir est une passion et un plaisir. Le plaisir simple de pratiquer cet effort, le goût pour le dépassement de soi et la performance, les sensations que cela procure… Pour de nombreuses raisons, que nous allons en partie évoquer. Mais la course à pied prend différentes formes selon les disciplines. Bien particulières de l’une à l’autre, mais toutes passionnantes et enrichissantes. Des sensations qui sont toujours nouvelles !
C’est de cela que nous allons parler, pour tenter d’expliquer à chacun ce que chaque secteur ou chaque discipline a de passionnant. Peut-être cela vous donnera-t-il l’idée d’essayer quelque chose que vous ne connaissez pas et qui vous interroge ?
Ce qu’il faut ajouter, tout d’abord, c’est que même si l’entraînement croisé est nécessaire, ponctuellement ou régulièrement, être performant dans un secteur demande de ne pas trop s’éparpiller. Pour résumer, une performance sur 10 km doit se préparer spécifiquement, sur une période entière, sur une année, voir plus quand on cherche à tirer le meilleur.
Course sur route
La route, c’est souvent une histoire de régularité. Les efforts bien gérés sont souvent payants. La sensation d’enchaîner les kilomètres sur un sol stable, sans baisse de rendement, est agréable. C’est une histoire de maîtrise en général : la posture, le rythme que l’on peut baisser ou augmenter. On peut s’entraîner partout, passer des séances hors d’un stade sur une belle ligne droite. On a cette sensation de liberté, et aussi de puissance.
Le 10 km, c’est un peu cette référence de vitesse, où un grand nombre de coureurs peut se mesurer. Ça envoie, on est sur la brèche, et il y a cette gestion qu’il faut mettre en place sous peine d’exploser. Sur semi-marathon, c’est un peu la même chose, mais c’est plus accentué sur le mental, sur l’abnégation. Sur marathon, c’est la patience et l’expérience qui priment. Il faut être solide physiquement pour résister à la casse musculaire, solide mentalement pour tenir malgré les diverses souffrances qui apparaissent, dompter la fatigue. Toute une expérience ! 100 km, 24 h, ce sont obligatoirement des hauts et des bas encore plus marqués. Il faut une grande volonté, c’est une aventure personnelle à traverser.
Course nature, trail, course en montagne
Le premier plaisir de courir en nature, c’est le jeu. Se jouer du décor, des sols glissants, rocailleux, changeants, passer de l’un à l’autre, monter puis descendre. L’impression de retomber en enfance. Et puis cette liberté, cet échappatoire au quotidien urbain, ce plaisir d’être surpris par la beauté des coins et par la rencontre impromptue avec les animaux.
Le trail, c’est aussi arriver à se défaire de grosses difficultés. Un relief ardu où chaque qualité s’exprime. Vous êtes en difficulté en montée, vous vous rattrapez dans les descentes. Ou inversement. Quand c’est plus long, votre sens de la gestion s’exprime plus. Il faut savoir gérer ses forces, étaler son effort. Les plus rapides, les plus explosifs, ceux qui aiment l’adrénaline, opteront pour des formats courts. L’équipement est réduit, on ne s’embarrasse pas de grand chose, alors que sur de l’ultra, cet équipement fait l’objet de calculs. Sa gestion rentre dans l’aspect performance de la course. Sur les longues distances, les décors changent, on voit énormément de choses, plus de sommets, de points de vue et d’atmosphères différentes.
Le KV, le skyrunning, c’est encore autre chose. Les pentes sont très raides, voir abruptes. Sur un KV, le coeur monte haut et ça ne décroche pas trop. Un peu comme sur 10 km route. Mais la pente nous met à l’épreuve, et malgré les allures forcément lentes, l’effort est maximal, les mollets et les cuisses sont en surchauffe. On monte droit, sans détours. Comme tout effort, c’est un bonheur de parvenir à le maîtriser. Sur le skyrunning, la technicité et la montagne doivent s’apprivoiser. Il faut être connaisseur et imprégné du milieu. Vite vers un sommet, vite revenu. Sans trop d’artifices et de matériel, mais avec ses aptitudes à maîtriser le terrain, et le risque.
La course en montagne fait appel à de multiples qualités. Il faut être rapide et puissant. Il faut savoir grimper à la vitesse d’un seuil d’effort élevé quand la pente se court, descendre vite, courir dans les relances. L’effort est intense, plutôt court, mais c’est un shoot d’adrénaline très plaisant. Aller vite en montagne, malgré la rudesse du relief, se jauger avec les adversaires.
« La piste d’athlétisme, le tartan, c’est le révélateur. On apprend à y connaître ses allures et les temps de passage avec les marques au sol et la montre au poignet. Et cela vous servira pour toutes les autres disciplines ».
Athlétisme et cross
La piste d’athlétisme, le tartan, c’est le révélateur. On apprend à y connaître ses allures et les temps de passage avec les marques au sol et la montre au poignet. Et cela vous servira pour toutes les autres disciplines. Le travail est de qualité : les appuis au sol sont nets, la posture est à visualiser et à travailler en permanence. Le travail de régularité sur des séries, l’intensité sur des 200 m, où on tire sur les bras, où on monte les genoux pour étirer la chaîne postérieure et tenter de bénéficier de tout ce que notre corps nous autorise pour avancer. On y travaille les fins de course, le sprint final. Un 1500 m est très soutenu, les erreurs ne pardonnent pas, mais le dépassement de soi est permis, jusqu’à l’explosion de tous les sens ! Un 5000 m, pour augmenter sa cylindrée, une base solide pour vos qualités de coureur.
Le cross, c’est utiliser tout ce qui est en notre possession pour progresser : nos cuisses, nos bras, notre volonté. Les allures peuvent être rapides, mais le terrain peut nous mettre à l’épreuve. Le plaisir est dans la bataille avec soi-même, les relances ne laissent pas de place à l’ennui, le mental est sur-sollicité. Une discipline où tous les types de coureurs vont s’entrecroiser, et où le plus polyvalent peut s’en tirer.
Pas de grands romans sur internet, le format ne nous permet pas de nous étaler. Mais nul doute qu’il faudrait de multiples footings entre coureurs de chaque discipline pour pouvoir échanger sur le bonheur qu’apporte sa pratique préférée. Peut-être, d’ailleurs, êtes-vous de ceux qui passent d’un format à l’autre et qui trouvent de la richesse dans la variété…?